RÉDUCTION DES PHYTOS 30 %, c'est possible
Selon l'Inra, cette mini-révolution à l'échelle française est envisageable par à un « retour à l'agronomie ».
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La France a lancé un nouveau défi aux agriculteurs français : la réduction, « si possible », de moitié de l'usage des pesticides d'ici à 2018 à l'échelle nationale (Grenelle de l'environnement). Ce « si possible » était en débat le 28 janvier, à Paris. Au terme de deux ans d'expertise, l'Inra a rendu ses conclusions. L'institut de recherche a évalué l'impact de cinq scénarios sur le niveau de réduction des pesticides. Première conclusion : une réduction nationale de 30 % est envisageable à partir des techniques actuelles, sans diminuer les marges brutes des cultures. Cet objectif pourrait être atteint par le passage de la production française aux techniques de protection intégrée (limitation des bioagresseurs par une gestion plus agronomique). Il conduirait à une baisse de production de 6 % en grandes cultures (sur la base des résultats 2006). « Ce sera plus ou moins difficile selon les régions et les cultures, estime Florence Jacquet, économiste à l'Inra. Ce niveau de 30 % pourrait aussi être atteint en combinant protection phytosanitaire raisonnée et protection intégrée, avec une large part pour cette dernière, sans pour autant modifier les rotations. La production française baisserait de 4 % avec le maintien de la marge globale. » Deuxième conclusion : parvenir à 40 ou 50 % sera beaucoup plus délicat. Cela modifierait en profondeur les itinéraires techniques et les rotations.
Attente de la société
Reste à convaincre les agriculteurs français. Afin d'emporter leur adhésion mais aussi acquérir davantage de références, un réseau d'expérimentations et de fermes pilotes va être mis progressivement en place. « Le monde agricole ne doit pas rater ce rendez-vous avec la société », estime Jean-Claude Bévillard, de l'association France Nature Environnement. À partir de 2009, il sera annuel au travers de la publication de l'indicateur de suivi Nodu (nombre de doses unité). « Nous sommes favorables à un accompagnement de cette adaptation. Si le Nodu n'évolue pas dans le bon sens, les attentes de la société risquent de devenir plus contraignantes. »
CLAIRE HUE
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